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Médias & Politique
15 mai 2007

L'influence des médias

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    La question de l’objectivité est aujourd’hui l’une de celles qui se posent avec le plus d’insistance aux journalistes. En effet, ils rencontrent de fortes critiques et sont pointés du doigt par de nombreuses personnes qui les accusent, plus ou moins à tort d’ailleurs, de parti pris en faveur de tel ou tel politique ou bien de telle ou telle cause. Prenons le cas édifiant de la campagne présidentielle de 2007. Beaucoup de personnes sont d’accord pour avancer l’idée que les médias ont joué un rôle prépondérant à la fois dans le résultat du premier tour et dans l’élection de M. Sarkozy à la plus haute fonction de l’Etat. Pour ces mêmes personnes, la forte influence des médias serait notamment exercée à travers les sondages. Ainsi, plus M. Bayrou, le candidat centriste montait dans les sondages, plus les rédactions l’évoquaient, et plus des électeurs se ralliaient à sa cause, ce qui faisait à nouveau grimper sa côte dans les sondages, et ainsi de suite. Il s’agit alors d’un cercle vicieux, ou vertueux, selon la position que l’on adopte. C’est donc en grande partie par les médias que l’ascension du candidat centriste s’est réalisée.

    Que ce soit la presse écrite, la télévision ou bien les radios, chaque presse possède ses médias engagés. Ainsi, il devient parfois difficile d’avoir accès à une information traitée avec objectivité, d’autant plus que souvent, ces médias biaisés sont de « grands » médias, suivis par une large audience dans l’hexagone.
Ainsi, Le Figaro, Le Point ou bien TF1 à droite, Le Monde à gauche, réalisent tous des bons scores, et font partie des médias de référence, souvent cités en exemple, dans les classes de collège et de lycée par exemple. TF1 par exemple, la première chaîne en termes d’audiences, a réalisé 98 des 100 meilleures audiences en 2006 , et ses programmes-clefs que sont Le Droit de Savoir, le Journal télévisé ou encore les diverses émissions de Julien Courbet figurent parmi les plus gros succès de la chaîne. De même, ses émissions politiques créées pour l’élection présidentielle ont toutes battu celles des chaînes concurrentes, France 2 en tête. Que ce soit au moment du débat de l’entre-deux tours diffusé en simultané sur les deux chaînes ou au moment des soirées électorales diffusées pour l’annonce des résultats, TF1 a toujours pris le pas sur sa concurrente du service publique. Et pourtant de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui contre la chaîne du groupe Bouygues, considérée comme impartiale, et dont on accuse l’emblématique présentateur du Journal de 13 Heures de dispenser une morale à la limite du poujadisme. La question que l’on peut alors légitimement se poser est la suivante. Jusqu’à quel point la subjectivité de TF1 peut-elle influencer les choix de sa large audience ? Ces derniers ont-ils été acquis à la cause défendue par TF1 en regardant cette chaîne ou bien se sont-ils dirigés vers cette dernière justement parce qu’ils étaient séduits par les opinions qu’elle affichait ? Selon un sondage paru dans le numéro 2989 de Télérama, les téléspectateurs se sont certes mobilisés en masse pour le candidat de droite (33% en sa faveur contre 21 pour sa rivale socialiste), mais bien moins que ceux de LCI qui se sont portés à 45% pour M. Sarkozy. Mais si on s’attarde un instant sur ces faits, on s’apercevra alors que les deux chaînes appartiennent au même groupe, Bouygues. C’est alors que se pose le problème des grands groupes qui possèdent des médias. Souvent, les limites entre sphère politique et sphère privée ne sont plus très claires, et un propriétaire de grand groupe peut orienter les journaux et chaînes qu’il possède en direction d’un candidat ami. C’est la vive polémique qui se posait lors de la campagne au sujet du groupe Hachette (Paris Match, Le Journal Du Dimanche…)

Mais tout cela ne doit pas faire oublier une chose : le téléspectateur, qu’il regarde TF1 ou France 2, une fois dans  l’urne, il devient un simple électeur. Se laissera-t-il influencer par les choix faits par les journalistes et par leurs opinions, ou bien par les sondages ? On connaît aujourd’hui, et depuis 2002, les poids des indécis, et on sait parfaitement les surprises qu’ils peuvent apporter. Et il est très fortement probable que la presse veuille amener ces indécis à choisir le ou la candidat[e] qu’elle défend.


[photo : http://kNda.deviantart.com]

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